Géographiquement, la commune mixte de La Séfia, proche de la frontière tunisienne, est entourée des communes de Souk-Ahras, de la Calle, de Bône, de Guelma et de Sédrata. Elle se situe dans les terres et d’après le service topographique de Constantine, elle possède une superficie totale de 112...
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Géographiquement, la commune mixte de La Séfia, proche de la frontière tunisienne, est entourée des communes de Souk-Ahras, de la Calle, de Bône, de Guelma et de Sédrata. Elle se situe dans les terres et d’après le service topographique de Constantine, elle possède une superficie totale de 112 195 hectares, soit 260 kilomètres, et son altitude moyenne est de 750 mètres. A sa création, elle est donc sous l’égide administrative de la sous-préfecture de Bône et de la préfecture de Constantine. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, la loi du 7 août 1955 comme nous l’avons vu, permet la création du département de Bône et de l’arrondissement de Guelma dont dépendra désormais la commune jusqu’à sa suppression par l’arrêté ministériel du 15 janvier 1957.La commune mixte de La Séfia tire son nom de celui de la chaîne montagneuse qui traverse l’ancien caïdat des Séfia organisé en 1859. Elle fut créée par l’arrêté gouvernemental du 11 mars 1879 avec Souk-Ahras comme chef lieu. Ce dernier a été transféré à deux reprises : premièrement en 1880 à l’Oued-Cham et finalement en 1886 à Laverdure qui resta le chef-lieu définitif. Ces arrêtés successifs, témoins de l’établissement de cette commune qui se veut stable et pérenne, ne présentent pas uniquement des changements concernant le chef lieu mais, à l’évidence constituent des modifications globales, notamment pour ce qui est de la constitution et des rattachements des douars, des centres de colonisation.Ceux-ci seront simplement énumérés ici dans leur situation administrative définitive. Laverdure, Aïn-Seynour, Villars et Fauvelle sont les quatre centres de colonisation existants dans les limites de la commune. On y trouve aussi onze douars : Aïn-Kétone, Aouaïd, Beni-Mezzeline, Dahouara, Hannencha, Kef-Rih, Mahia (Méhaïa), Mechaala, Nador, Ouled-Bechiah et Sfahli.La population se répartit entre Français, européens et indigènes. Cinq confréries religieuses y sont recensées, les Ammarias, les Chadelyas, les Kadrias, le Rahmanias et les Tidjanias. Pour ce qui est de l’assistance publique, la commune est équipée d’un hôpital auxiliaire et d’un dispensaire anti-syphilitique à Laverdure, des hangars-abris sont installés dans les douars pour l’assistance aux mères et aux nourrissons, ainsi que pour les consultations gratuites. En revanche, il n’y a pas de bureaux de bienfaisance.D’un point de vue économique, la commune de La Séfia est conditionnée par son identité géographique. En effet, elle est formée en grande partie de régions montagneuses à fortes déclivités, où la culture des céréales est difficile. Celle-ci est pratiquée seulement dans les centres de colonisation de Villars et Fauvelle, ainsi que dans les douars Hannencha, Mehaïa, Beni-Mezzeline, Nador et Sfahli. Dans les autres douars et centres, on fait surtout de l’élevage (bovins, ovins, caprins, porcs) et les habitants ne cultivent que les céréales nécessaires à leur alimentation ou à celle de leurs animaux. La culture de la vigne et du tabac, même restreinte, est malgré tout présente. Cependant, c’est la culture de l’olivier qui garde l’avantage dans la commune. En effet, entre les arbres appartenant à la commune et ceux appartenant aux propriétaires européens et indigènes, il existe 48 000 plantations en 1949 ; une situation qui a ensuite évolué. Afin d’encourager l’agriculture, la commune possède une Société Indigène de Prévoyance (SIP) installée au chef-lieu ainsi qu’une société « mutuelle des labours ».En ce qui concerne les ressources forestières, La Séfia possède 13 500 hectares de forêts domaniales et 3 500 hectares de forêts particulières. On en extrait du bois de mine, des traverses de chemins de fer, du liège, du bois de chauffage et du charbon.Au niveau industriel, sont recensées deux mines au douar Sfahli. La mine dite d’Aïn-Achour où le plomb, l’arsenic et métaux connexes sont exploités. Pour ce qui est du zinc et autres métaux connexes, la référence se trouve être la mine dite du Hammam N’Bails.Pour finir la présentation des ressources du territoire, il est important de citer les points d’eaux qui sont nombreux et dont les plus importants ont fait l’objet de captages. Deux sources ont étés également identifiées : une source carbo-ferrugineuse dans le centre d’Aïn-Seynour ayant fait l’objet d’un captage depuis 1872 et la source thermo-minérale dite du Hammam N’Bails qui conserve un établissement de bains.Après sa suppression en 1957, la commune mixte de La Séfia disparaît et même si une infime partie de ses anciens territoires restent sous l’égide de la sous-préfecture de Guelma, la plupart d’entre eux dépendent désormais de l’arrondissement de Souk-Ahras.