Né en 1849 à Saint-Béat (Haute-Garonne), mort en 1916 à Versailles, Joseph Simon Gallieni fut l'un des grands acteurs de la colonisation sous la IIIe République, et fut également ministre de la Guerre en 1915. Il a été nommé maréchal de France à titre posthume.Les archives sont constituées de deux groupes principaux, le premier se rattache à l'activité de Gallieni outre-mer (1892-1905), essentiellement au Tonkin et à Madagascar, le second à son rôle de gouverneur militaire de Paris, puis de ministre de la Guerre, pendant la première guerre mondiale (1914-1916). Les cartes géographiques et estampes ont été réunies en portefeuilles en raison de leur forme.Le fonds contient de nombreuses photographies. Celles concernant Madagascar (albums et tirages isolés), toujours cotées 44 PA, ont été numérisées, et seront bientôt mises en ligne par les Archives nationales d'outre-mer. De nombreux autres clichés concernent la première guerre mondiale.L'activité de Gallieni outre-mer fut d'abord celle du militaire à la Martinique (1886), au Soudan (1886-1887), et en Indochine (1892-1895). Les dossiers relatifs au séjour au Soudan sont peu nombreux (et pour la Martinique, réduits à 3 certificats médicaux). En revanche, les dossiers relatifs au rôle de Gallieni au Tonkin en qualité de commandant du 2e Territoire militaire comprennent des correspondances officielles échangées avec le général Duchemin, commandant en chef, avec divers officiers, avec les autorités indigènes (général Su, chef de bande De-Tham), avec les autorités civiles françaises ; des rapports sur la colonne Yen-Thé et la colonne de Kaï-Kinh. La plupart des documents concerne la situation militaire, quelques dossiers traitent de problèmes civils. Des cahiers de correspondance active, des rapports d'officiers permettent de suivre l'action au jour le jour. Croquis, dessins, cartes sont joints ainsi que des notes (questions médicales, souvenirs historiques). Un groupe plus important de documents se rapporte à Madagascar (1896-1905). Gallieni s'y rendit en qualité de commandant supérieur des troupes, puis succéda au résident général Laroche. Par suite de la création de la colonie de Madagascar, il fut nommé gouverneur général (31 juillet 1897). Les dossiers comprennent les rapports adressés par lui au ministre des Colonies, et les réponses de celui-ci. En particulier, une importante correspondance, complétant les archives officielles conservées par ailleurs aux Archives nationales d'outre-mer, se rapporte à la déposition de la reine Ranavalo ; elle comporte entre autres pièces des lettres échangées entre celle-ci et Gallieni. D'autres dossiers concernent l'administration de Madagascar, correspondance avec les administrateurs locaux, dossiers sur la défense, les travaux publics, l'abolition de l'esclavage. Notons en particulier des affiches reproduisant le texte des proclamations de Gallieni aux Malgaches.La collection considérable de photographies comprend 50 albums reliés et 26 dossiers d'excellents tirages, réalisés pour la plupart par le service d'état-major : voyages de Gallieni autour de l'Ile, villes, paysages, construction du chemin de fer, automobiles, fêtes diverses, reine Ranavalo, notables malgaches (ces dernières photos sont accompagnées de notices biographiques) ; cette source est remarquable par son abondance et sa bonne conservation, autant que par la variété des thèmes. D'autres documents n'ont plus de rapport avec le rôle colonisateur de Gallieni ; ayant quitté Madagascar le 14 juin 1905, il est nommé successivement inspecteur général des troupes coloniales, puis commandant des 13ème et 14ème corps d'armée, enfin membre du Conseil supérieur de la Guerre (7 août 1908) : quelques dossiers relatifs à cette période comprennent des cours de l'École supérieure de guerre, et un rapport d'inspection des places du Sud-Est de la France. Un nombre important de dossiers rend compte de l'activité du général Gallieni pendant la Première guerre mondiale : tout d'abord, comme gouverneur militaire de Paris (26 août 1914 - 28 octobre 1915) dont il sera considéré comme le sauveur. Les correspondances échangées avec le général en chef, le ministre de la Guerre, divers officiers s'accompagnent de dossiers techniques sur la défense : fortifications, armes diverses, intendance, justice militaire, aviation, cartes, bulletins de renseignements. Nommé ministre de la Guerre, Gallieni exercera cette fonction jusqu'à la veille de sa mort : démissionnaire le 17 mars 1916, il décèdera le 27 mai suivant. Les archives de la période de son ministère comprennent des dossiers intitulés « documents personnels » : correspondance avec des personnalités françaises et étrangères (Poincaré, Paul Deschanel, le Tsar Nicolas II, etc.), avec Joffre, général en chef, des notes sur les conférences interalliées. S'y ajoutent des dossiers sur la situation générale en France et à l'étranger, les questions militaires : effectifs, discipline, prisonniers, gaz ; les bombardements de Paris en 1916 ; des cartes, estampes, dessins, caricatures. Plusieurs dossiers sont constitués par un nombre considérable de lettres particulières ou cartes de visite adressées à Gallieni pour le féliciter ou l'encourager. Enfin, huit cartons de photographies contiennent des tirages sur Paris et ses environs, la guerre dans les tranchées en France, la guerre en Orient, l'effort industriel. Notons un cliché sur verre, en couleurs : la dernière photographie de Gallieni avant sa mort.Ce fonds comprend aussi un carnet de notes personnelles, manuscrites, rédigées en partie à Madagascar et en partie en France (1899-1907) ; et une importante documentation sur la guerre de 1914-1918 en France, en Europe et dans le monde.