Les BSDN résultent de la loi du 11 juillet 1938 sur l'organisation générale de la nation en temps de guerre et ils furent créés dans toutes les préfectures de France en 1938-1939. Le BSDN de la préfecture d'Alger apparaît sur les documents dès juin 1938. Il est rattaché au cabinet du préfet. En 1939-1940, il se compose de deux personnes : Joulain, chef de service, et Mlle Tachon. En 1941, il se compose de 6 agents et est divisé en 5 bureaux. Le texte de 1941 sur son organisation et son fonctionnement détaille le mode de travail, les attributions des bureaux, et le plan de classement des archives ; le chef est alors le commandant Léon Pousset.Le BSDN est remplacé en 1956-1958 par un état-major mixte du département d'Alger, puis état-major mixte régional, qui réunit très régulièrement pour leur information et leur coordination le préfet et le général commandant le corps d'armée d'Alger. En février 1957, le comité d'état-major mixte se compose de 4 bureaux. Il est considéré comme un service. Le Gouvernement général possède son état-major mixte propre, avec lequel il convient de ne pas confondre celui de la préfecture d'Alger.L'état major mixte régional est créé par arrêté du 21 août 1956. Jusque-là, la lutte contre le terrorisme était traitée par le BSDN qui relevait à ce moment-là du secrétaire général pour la police.Par décision du 17 juin 1958, le général Massu, exerçant les pouvoirs civils dans le département d'Alger, supprime l'état-major mixte régional, et rétablit un Bureau spécialisé de la défense nationale, confié à Roger Sintès, et confié immédiatement dans la même décision à Georges Jacob, faisant fonctions de chef de bureau. Le BSDN existe encore en 1955, et Roger Sintès est son chef. Pendant la période 1956-1958, celle de l'état-major mixte régional, Grégoire en était le chef. Sintès, attaché, était le chef du 3e bureau de cet organisme.Le BSDN suivait toutes les affaires militaires pour lesquelles le préfet avait une compétence, c'est-à-dire les questions de surveillance des étrangers, d'armes, d'explosifs, d'état d'urgence, de mobilisation, d'affectations spéciales des personnes mobilisées, les questions de défense passive, de protection des points sensibles, dans la mesure où le préfet exerçait un rôle ou devait être informé.Dans l'organigramme de la préfecture de 1960, le BSDN est bien mentionné comme un vestige de l'état-major mixte régional des années 1956 et 1957. Il est précisé qu'aux attributions classiques d'un BSDN de préfecture métropolitaire, s'ajoutent des charges spécifiques liées à la pacification : organisation et contrôle des 52 centres de regroupement, organisation du dispositif restreint de sécurité, gestion des crédits consacrés à l'action psychologique.Son ressort s'étend sur l'ensemble du département d'Alger, c'est-à dire jusqu'en 1957 un vaste territoire administré par une seule préfecture, puis sur les 4 nouveaux départements, dont Alger, créés cette année-là.