Il s'agit d'une série constituée par le ministère des Colonies au quotidien : les télégrammes échangés avec les autorités administratives locales, généralement des gouverneurs, parfois de haut commissaires. Ils sont regroupés en deux types de registres : « arrivée » et « départ », classés dans l’ordre chronologique.Au début, le texte est recopié intégralement à la main dans un registre. Pour les arrivées, sont mentionnés la date, la provenance, le texte. Pour les départs, on trouve la date, la destination, puis le texte.Plus tard, ce sont simplement les doubles ou même des frappes originales des dépêches dactylographiées (une page par dépêche), qui sont reliés directement en classeur.Les registres reliés en reliure traditionnelle disparaissent dès 1920 et font place ensuite, pour le cabinet, à des liasses de dépêches sommairement reliées en classeurs. Les bureaux, de leur côté, ont utilisé des reliures traditionnelles juqu'en 1940.Ils sont rangés d’abord par aire géographique large (Afrique, Asie, Amérique, Océanie, …), puis au fur et à mesure par groupe de territoires ou par territoire (Madagascar, Côte française des Somalis, Mayotte...).A l'intérieur des registres, s'ils concernent plusieurs colonies à la fois, des onglets signalent le début de chaque partie.Le terme "Intérieur" utilisé dans l'instrument de recherche signifie qu'il s'agit de télégrammes provenant de ou adressés à des administrations situées en France (Marseille, Bordeaux...).De 1932 à 1938, les télégrammes regroupés par le service du chiffre sous l'intitulé "divers" sont ceux provenant de ou adressés à l'Intérieur, l'étranger et aux associations, députés des colonies, etc.L'année 1939 est absente de la partie Cabinet du ministre.Cette série présente l'intérêt de montrer tout le fonctionnement du ministère des Colonies au quotidien, et de concerner toutes les colonies, jusqu'aux îles Kerguelen et à la Nouvelle-Amsterdam.Les télégrammes portent sur de nombreuses affaires ponctuelles (notations de fonctionnaires non reçues, nouvelles pour des familles, paiement de factures ou livraisons... ) mais ils intéressent aussi l'histoire événementielle, politique et économique des territoires.On peut citer ceux du gouverneur annonçant l'éruption de la Montagne Pelée en 1902, ceux rédigés par René Pleven à Londres début 1941 (carton 811), quelques télégrammes de l'époque importante de juin et surtout juillet 1940 (notamment, ordre donné par Vichy le 4 juillet de tirer sur tout bâtiment britannique qui se présenterait devant les ports du Sénégal) (carton 679). Enfin, le télégramme envoyé à Vichy par le poste de Dalat le 26 août 1944, par conséquent après la Libération de Paris et la fin d'exercice du pouvoir par Vichy, mais qui est tout de même arrivé à bon port (carton 804).Particulièrement intéressants sont les télégrammes saisis par la commission d'épuration en 1944. Un carton (807) contient les télégrammes secrets signés par l'amiral Platon, secrétaire d'État aux Colonies (par exemple, il signale à Fort-de-France que des gaullistes auraient occupé Saint Pierre et Miquelon, le 25 décembre 1941) ; trois autres cartons (808 à 810) renferment les "télégrammes intéressant la dissidence gaulliste", et ce de juin 1940 à août 1944 : par exemple, le 8 janvier 1941, Platon signale à Dakar que des dissidents auraient occupé le nord du Tchad. Il s'agit de télégrammes concernant fréquemment des déserteurs passés à l'ennemi, des prisonniers anglais, la recherche de gaullistes comme Catroux ou Larminat.On peut suivre également toute la guerre de libération de l'Indochine, les négociations, et la marche vers l'indépendance de l'Afrique occidentale française et de l'Afrique équatoriale française (après le référendum de septembre 1958 et jusqu'en 1960).En particulier, ces télégrammes peuvent servir d'archives pour connaître le rôle du comité interministériel de l'Indochine, qui fonctionna en 1946-1947 (après que H? Chí Minh eut proclamé le 2 septembre 1945 l'indépendance de la République démocratique du Viêt Nam, le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient reprit le contrôle de l'Indochine, et des négociations diplomatiques se poursuivirent : certains de ces télégrammes ont été publiés par Philippe Devillers, Paris Saigon Hanoi : les archives de la guerre 1944-1947, Gallimard, 1988).Les télégrammes du Cabinet vont jusqu'en 1960, ceux des bureaux s'arrêtent en 1940.Toutes les autres séries émanant du ministère des Colonies, direction des affaires politiques.Fonds du cabinet (1887/1958) :Cote de référence FR ANOM 171 COL 1 à 137 Description matérielle: 137 articles, 22 m.l. Répertoire numérique dactylographié, par Alexis Rinckenbach, 1994, 70 p.Seules les années 1889 à 1926 des télégrammes Cabinet du ministre (1 TEL) sont actuellement visibles en ligne.