Le territoire départemental est subdivisé en arrondissements. L’arrondissement est, en Algérie, la dernière circonscription avant la commune . L’arrondissement de Tiaret, aux confins du sud oranais, se situe dans la région des Hauts Plateaux. Il est limité au nord par le massif de l’Ouarsenis et au sud par le massif saharien du Djebel Amour. La ville de Tiaret, qui culmine à 1180m, est à la croisée des chemins de Relizane, de Mascara, de Saïda, de Teniet el Haad et d’Aflou. Elle est un lieu privilégié d’échanges entre les populations du Tell et les nomades du Sud. Comprise dans une des riches régions céréalières de l’Algérie, on y cultive le blé dur, le blé tendre, l’orge et l’avoine. Quelques cultures complémentaires comme les légumes secs (lentilles) et la vigne sont aussi pratiquées. Il se tient chaque semaine, à Tiaret, un des plus importants marché agricole de l’Algérie où se vendent denrées, bestiaux et produits artisanaux. Tiaret est aussi le pays des chevaux par excellence et depuis 1877, une jumenterie, où l’on pratique l’élevage de pur-sang arabe et arabe barbe destinés à l’armée coloniale, a été établie. A l’extrême sud de l’arrondissement, dans la région d’Aflou, les cultures ne constituent qu’un appoint. L’élément dominant de l’économie est l’élevage nomade des ovins, bovins, caprins et camelins. Les chevaux du Djebel Amour sont recherchés pour « leur résistance et la sûreté de leur pied montagnard ». L’autre ressource est l’alfa qui pousse librement sur de grandes superficies et dont les nappes sont exploitées annuellement. L’arrondissement s’étend donc sur de vastes espaces aux aspects variés et abrite des populations peu nombreuses. En 1940, il compte une superficie totale d’environ 24 267 km2 pour 177 528 habitants, 19 029 Européens et 158 499 Indigènes, soit 7 habitants au km2. Il comprend des communes de plein exercice et des communes mixtes, composées de centres de colonisation et de sections indigènes, celles-ci étant formées de tribus ou de douars. Les communes de plein exercice sont placées sous l’autorité d’un maire tandis que les centres de colonisation des communes mixtes sont gérés par un adjoint spécial européen et les sections indigènes par un caïd. L’unité administrative des communes mixtes est réalisée par l’administrateur. Les communes de plein exercice de l’arrondissement sont Tiaret érigée en 1869, Palat en 1912, Montgolfier en 1914, Trumelet en 1921, Frenda en 1923, Prévost-Paradol en 1928, Trézel en 1946 et Martimprey. Les communes mixtes sont Tiaret (1880), Frenda (1885), Djebel Nador (1905), et Aflou (1923).Fonctionnement de la sous-préfectureJusqu’à la construction de la sous-préfecture intervenue en 1940-1942, et située entre les rues Beauprêtre et Girondins, face au jardin public de la ville, les bureaux étaient installés route de Trézel, en direction du sud.Attributions du sous-préfet : à la tête de chaque arrondissement se trouve un sous-préfet. Le sous-préfet a, en Algérie, les mêmes attributions qu’en métropole, déterminées par le décret du 21 décembre 1861. Emanation du pouvoir central dans sa circonscription, il prolonge et facilite l’action du préfet à un échelon plus proche des administrés. Ses attributions propres restent peu nombreuses. Son rôle principal est l’exercice de la tutelle des communes. Cependant, deux circulaires du Gouverneur général des 25 octobre et 27 décembre 1900, adaptent les fonctions du sous-préfet aux besoins locaux : ses attributions administratives sont confiées les unes aux préfets, les autres aux maires et aux administrateurs des communes mixtes. En effet, les communes de plein exercice étant peu nombreuses, les maires peuvent être contrôlés directement par la préfecture. Par ailleurs, les immenses communes mixtes gérées par des administrateurs rendent presque inutile la fonction de conseiller du sous-préfet. De ce fait, le sous-préfet, subordonné au préfet, sans aucun pouvoir décisionnaire, n’exerce qu’un rôle d’inspection, de police et de renseignement sur les problèmes d’ordre politique, économique et social qui se posent dans l’étendue de sa circonscription. A partir de 1943, le sous-préfet retrouve des attributions administratives. Il intervient aussi dorénavant dans le développement agricole et rural de son arrondissement en exécutant des programmes d’intérêt communal comme le Plan d’Action Communal en 1946 ou les Travaux d’Initiative Communale en 1950. Le décret du 29 mai 1956 élargit ses compétences en matière de délibérations en même temps qu’il lui confie le contrôle financier des communes dont la population ne dépasse pas 40000 habitants. Le titre VII, article 53, relatif aux collectivités locales de la loi du 20 septembre 1947 portant sur le statut organique de l’Algérie supprime les communes mixtes, or c’est le décret du 28 juin 1956
Portant transformation des communes mixtes d’Algérie en communes régies par la loi du 5 avril 1884.
qui confirme cette suppression. Les communes ainsi créées sur le territoire des communes mixtes supprimées sont placées sous la tutelle administrative et financière du sous-préfet de l’arrondissement.
Les auxiliaires du sous-préfetL’administrateur : fonctionnaire civil nommé par le Gouverneur général, il est appelé à l’origine administrateur des communes mixtes et renommé, en 1942, administrateur des services civils de l’Algérie puisque ses tâches débordent désormais du cadre de l’administration des communes mixtes. Il peut, en effet, être détaché dans les préfectures, au Gouvernement général et dans les sous-préfectures afin d’assister le sous-préfet dans l’administration des musulmans et de le suppléer en cas d’absence ou d’empêchement. Les premiers administrateurs sont pour la plupart d’anciens officiers connaissant l’arabe ou des interprètes civils ou militaires. A partir de 1897, le recrutement s’effectue par un concours ouvert aux diplômés de l’école des Langues orientales (arabe ou berbère) ou aux titulaires d’une licence, et en 1946, par un concours parallèle à celui de l’ENA. En tant qu’administrateur des communes mixtes, il est placé sous l’autorité du préfet et est entouré de quelques collaborateurs : un administrateur adjoint, un secrétaire et un secrétaire adjoint, un commis ou khodja et parfois des cavaliers assermentés. Ses attributions sont étendues et multiples ; il exerce les fonctions de maire, d’officier d’état civil, d’officier de police judiciaire, de juge pénal, d’administrateur des SIP, d’agent du maintien de l’ordre et en tant qu’agent de la commune, il prépare et exécute le budget, il nomme aux emplois communaux, prend des arrêtés.