Les documents faisant l'objet de ce répertoire représentent la totalité rapatriée du fonds produit par l'ancienne sous-préfecture de Djidjelli ainsi que de quelques reliquats issus de la commune mixte, administration qui la précéda : certains de ces documents sont effectivement antérieurs à la création de cette administration en 1956. Leur présence s’explique principalement par la nécessité d’assurer la continuité de dossiers ouverts par les communes mixtes supprimées : on trouvera ainsi les dossiers de personnels des caïds et des administrateurs ayant oeuvré au temps de la commune mixte, ou encore les rapports des administrateurs des communes mixtes, ces dossiers ayant été clos après la création de la sous-préfecture ; enfin, les dossiers des centres de colonisation, ouverts et clos du temps des communes mixtes, se situent largement en-deçà de 1956 ; ces trois exceptions faites, la période couverte par l'ensemble des autres séries est assez courte, strictement liée à l'existence de la sous-préfecture.
Couvrant une superficie de 155 000 hectares, l'arrondissement de Djidjelli est limité au Nord par la mer Méditerranée (100 km de côtes se présentant essentiellement sous la forme de falaises abruptes), à l'Est par le massif des Seddets, à l'Ouest et au Sud, à la fois par les hauteurs des Babors et par la frontière linguistique entre arabophones et Kabyles. Ces frontières naturelles, nettement définies, ont de tout temps donné à la région de Djidjelli une unité et une orginalité qui la fait considérer dans le Nord-Constantinois comme une région à part, tout entière enserrée par la dorsale des Babors, ce vaste arc de cercle montagneux l'obligeant à se tourner exclusivement vers la mer. Hormis de rares plaines situées sur le littoral, près de Taher et de Cavallo, l'ensemble de son relief, très accidenté, se présente donc sous la forme d'un chaos montagneux entaillé de gorges creusées par tout un réseau d'oueds, dotés de rares passages carrossables et hérissés de sommets de plus de 1000 mètres (le Djebel Tatabort, à la limite des 2 arrondissements de Djidjelli et de Kerrata culminant à 1970 mètres). Pendant plus de quatre-vingts ans, ce territoire, constitué de trois communes mixtes (Djidjelli, Taher et El-Milia), de quatre communes de plein exercice (Chefka, Djidjelli, Duquesne et Strasbourg) et de quatre centres de colonisation, dépend directement de l'arrondissement de Bougie, créé par décret du 27 juillet 1875.
La création de l'arrondissement de Djidjelli s'inscrit de manière logique dans la série de réformes visant à remédier à la sous-administration du pays. Dès le départ, le décret n° 56-641 du 28 juin 1956 portant création des nouveaux départements, prévoit la création de la sous-préfecture de Djidjelli. Dès lors, la tutelle administrative de Djidjelli et de son territoire bascule : jusqu'alors rattachée à l'arrondissement de Bougie dont elle formait la pointe orientale, Djidjelli est désormais liée au nouveau département, très réduit, de Constantine. Un an plus tard, par le décret n°57-504 du 20 mai 1957, Djidjelli voit son arrondissement amputé d'un bon tiers par la création du nouvel arrondissement d'El-Milia dont le ressort, s'étendant sur sa partie orientale, correspond aux territoires recouverts par la commune mixte du même nom ainsi que par les centres de colonisation d'Arago et de Catinat. L'arrondissement de Djidjelli comprend dès lors 26 communes, créées en remplacement des anciennes unités administratives - centres de colonisation, douars et communes mixtes - et dotées des mêmes attributions qu'en métropole. Deux décrets des 29 mai et 28 juin 1956 font du sous-préfet le tuteur des communes existantes et de celles nouvellement créées. Le sous-préfet est chargé d’approuver les délibérations financières et patrimoniales, les budgets, les comptes, les emprunts des communes de moins de 4 000 habitants. Doté des mêmes attributions qu'en métropole, le sous-préfet prolonge l'action du préfet à un échelon plus proche des administrés, avec un rôle d'inspection, de police et de renseignement sur les problèmes d'ordre politique, économique et social qui se posent à l'intérieur de sa cirsconscription. Il intervient aussi dans le développement agricole et rural de son arrondissement.