De 1868 à 1956, deux types de communes créées par le gouvernement français coexistent en Algérie : la commune de plein exercice et la commune mixte, conçue en 1868 pour les territoires militaires. Dès 1874, cette dernière, destinée à l’origine à évoluer vers une commune de plein exercice, est...
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De 1868 à 1956, deux types de communes créées par le gouvernement français coexistent en Algérie : la commune de plein exercice et la commune mixte, conçue en 1868 pour les territoires militaires. Dès 1874, cette dernière, destinée à l’origine à évoluer vers une commune de plein exercice, est introduite progressivement en territoire civil. Elle constitue alors une circonscription administrative de type exceptionnel, totalement inconnu en France.Le 29 décembre 1884, le cercle de La Calle, unité administrative placée sous la direction d’un commandant supérieur et par ailleurs l’un des plus anciens comptoirs français en Algérie, est érigé en commune mixte par arrêté constitutif du Gouverneur Général d’Algérie. Elle est comprise dans l’arrondissement de Bône, l’un des arrondissements constitutifs du département de Constantine. A l’instar des autres communes de même type, la commune mixte de La Calle couvre un espace très vaste et englobe une population musulmane supérieure à la population européenne. Ainsi, elle est découpée en sections administratives plus restreintes. Elle compte huit centres de colonisation, circonscriptions administratives européennes créées à la fin du XIXe siècle ainsi qu’au début du XXe siècle, et quatorze douars, sections indigènes ayant à leur tête un caïd et dotées d’un organe permanent pour gérer les biens dont elles sont propriétaires, la djemâa.Néanmoins, l’unité de cette commune mixte est assurée par le fait qu’il existe une commission municipale, qu’elle est dotée de la personnalité civile, de l’autonomie financière et qu’elle est gérée par un administrateur nommé par le pouvoir central. Celui-ci possède des pouvoirs plus étendus que ceux des maires dans les communes françaises. Il est à la fois agent de l’Etat et agent de la commune dont il représente la personnalité civile (il prépare le budget, représente la commune mixte en justice…). Il est en outre officier de police judiciaire, administre la Société Indigène de Prévoyance et à partir de 1945 occupe des fonctions économiques. L’administrateur est aidé dans ses différentes tâches par des collaborateurs, français et musulmans.La commune mixte de La Calle fonctionnera de la sorte durant près de soixante-quinze ans. Elle est définitivement supprimée par décret le 12 janvier 1957 et remplacée par une autre administration, la sous-préfecture, qui perdurera jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.