Les documents faisant l’objet de ce répertoire numérique détaillé représentent la partie du fonds de la sous-préfecture de Tébessa transférée en métropole avant l’indépendance de l’Algérie et conservée au Centre des archives d’outre-mer.Certains de ces documents sont antérieurs à la création de cette administration en 1955. Leur présence s’explique principalement par la nécessité d’assurer la continuité de dossiers ouverts par des communes mixtes, notamment celles de Tébessa et de Morsott, et qui sont clos par la sous-préfecture. Des documents issus de la sous-préfecture de Constantine, dont relevaient les communes mixte et de plein exercice de Tébessa, ont été envoyés à la sous-préfecture pour documentation, et sont donc présents dans ce fonds. La période couverte est assez courte car elle est liée à l’existence de la sous-préfecture.
L’administration des sous-préfectures créées en Algérie lors de la réforme départementale de 1955 et leur organisation sont très mal connues. Par manque d’étude historique sur le sujet nous présenterons ici le cadre institutionnel théorique. La création du département de Bône et l’augmentation du nombre des arrondissements sont décidées par la loi du 7 août 1955 et les décrets des 23 août 1955 et 11 janvier 1956. Par ces réformes, l’Algérie voit son cadre administratif se rapprocher de celui qui existe dans la métropole.La sous-préfecture de Tébessa est constituée d’une part des communes issues de la totalité de l’ancienne commune mixte de Tébessa, d’autre part d’une partie de celles issues de la commune mixte de Morsott ainsi que de la commune de plein exercice de Tébessa. Deux décrets du 29 mai et du 28 juin 1956 font du sous-préfet le tuteur des communes existantes et des communes nouvellement créées. Le sous-préfet est chargé d’approuver les délibérations financières et patrimoniales, les budgets, les comptes, les emprunts des communes de moins de 4 000 habitants (décret du 29 mai 1956).Le sous-préfet de Tébessa aura par ailleurs la charge d’administrer une partie des communes de la sous-préfecture de Clairefontaine dans les années 1959-1960.L’arrondissement de Tébessa compte 152 680 habitants en 1954, dont 20 400 habitants pour la ville de Tébessa. Cet arrondissement est décrit comme très déshérité par les administrateurs. Les contraintes climatiques (notamment la sécheresse) ne permettent pas des cultures très rentables, seul l’élevage ovin paraît être une activité développée dans cette région proche du Sahara. La sous-préfecture souffre aussi de ces contraintes au niveau administratif comme l’atteste une monographie de la préfecture de Constantine en 1960 : « Malgré les efforts déjà accomplis, ce handicap [la sous-administration] demeure très sévère et l’arrondissement de Tébessa sous d’un sous-équipement certainement plus accusé qu’ailleurs. Il faut ajouter que l’âpreté des paysages, l’austérité du séjour, la presque impossibilité de trouver dans les centres un logement décent, la fâcheuse tendance qu’avaient les diverses administrations de n’affecter leurs agents à Tébessa que par mesure disciplinaire, continuent à faire considérer la région comme un pénitencier sur le plan de la fonction publique. […] Actuellement, tous les services depuis la sous-préfecture jusqu’aux services municipaux, en passant par les services financiers et techniques et ceux de l’Éducation Nationale, souffrent d’une pénurie angoissante de cadres et agents qualifiés »
1. Monographie de l’arrondissement de Tébessa, section des Affaires politiques de la préfecture de Constantine FR ANOM 93/4401.
.Comme il est dit dans ce document, la sous-préfecture est particulièrement déficiente en personnel et ne peut donc opérer l’ensemble des actions prévues par le cadre administratif.