Classement 2013-2014 - Isabelle Chiavassa, conservateur en chef
Le grand intérêt de ce fonds de sous-préfecture est de renfermer un nombre important de dossiers dès la fin des années 1890, et ensuite de renseigner abondamment sur les années 1920, 1930, 1940. Tout d'abord, la création des centres...
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Classement 2013-2014 - Isabelle Chiavassa, conservateur en chef
Le grand intérêt de ce fonds de sous-préfecture est de renfermer un nombre important de dossiers dès la fin des années 1890, et ensuite de renseigner abondamment sur les années 1920, 1930, 1940. Tout d'abord, la création des centres de colonisation dans cet arrondissement est documentée à partir de 1880. Les dossiers informent énormément sur les "affaires indigènes" depuis 1897. Il s'agissait des activités politiques des indigènes, des débuts du nationalisme, extrêmement surveillé ; le communisme, la presse indigène, l'état d'esprit, les partis ou individus suspects, les menées wahhabites, toutes ces tendances étaient suivies par le sous-préfet, et signalées par lui au préfet d'Alger. Ce sont aussi les bulletins, notes et études du CIE (centre d'information et d'études) du département d'Alger, créé en 1935, que l'on trouve dans ce fonds depuis 1936, ainsi que des études et bulletins reçus directement du gouvernement général d'Algérie : analyse de la presse musulmane de 1936 à 1953 notamment. Le culte musulman était organisé et suivi par l'administration depuis 1894 dans tous ses aspects, marabouts, fêtes, écoles, confréries religieuses (zaouias) - avec des rapports réguliers au sous-préfet sur les confréries de 1920 à 1955 - et influence des personnages religieux, le pélerinage à La Mecque fait l'objet de dossiers précis de 1895 à 1956. Les partis politiques, dont le communisme et le parti du peuple algérien, sont bien documentés ainsi que les élections de 1892 à 1954. A signaler tout particulièrement, les dossiers sur la conscription (recrutement des conscrits européens et indigènes) de 1905 à 1946. Objet de surveillance eux aussi, les étrangers, de 1923 à 1955, surtout les réfugiés espagnols. Les camps Suzzoni et Morand, qui ont servi à héberger les réfugiés espagnols en 1939, apparaissent dans un important dossier. Certains dossiers concernent la première guerre mondiale, notamment le recrutement de travailleurs coloniaux pour la métropole à cette époque.La seconde guerre mondiale est évoquée par le biais des camps d'internement situés dans l'arrondissement de Médéa, et également par les questions juives, la franc-maçonnerie, la presse et la propagande, des rapports locaux très réguliers au sous-préfet (hebdomadaires ou mensuels), les prisonniers de guerre, l'épuration. La santé est décrite dans de nombreux dossiers de 1894 à 1956. La collection des arrêtés du sous-préfet de 1935 à 1956, les dossiers de cafetiers maures (emplois réservés aux anciens combattants), les papiers concernant le pénitencier agricole de Berrouaghia de 1913 à 1941 présentent aussi de l'intérêt. Les archives de police contiennent les rapports journaliers des commissariats de 1938 à 1956 et décrivent fréquemment la prostitution, l'ivresse et les rixes diverses qui s'ensuivaient.Sur le plan économique enfin, la pauvreté voire la misère des indigènes, l'agriculture de 1894 à 1953, l'élevage, la lutte contre les sauterelles ou acridiens- un enjeu crucial de 1913 à 1946 - font toute la substance de ce fonds, et les problèmes très aigus de ravitaillement à partir de 1942-1943, et jusqu'en 1947 au moins, apparaissent de manière très prégnante. Le fonds a été inventorié en 2013-2014 ; il s'arrête en 1956, puisqu'il faut se reporter ensuite aux archives de la préfecture de Médéa alors créée ; mais quelques rares dossiers, qu'il n'a pas été jugé opportun de scinder, se poursuivent jusqu'en 1961.
Classement 2023 – Alexandra Buccino (Grahal)
Le fonds a été classé et inventorié une première fois entre 2013 et 2014, sur les liasses encore ficelées, ce qui a permis de distinguer plusieurs grands blocs correspondant aux thématiques évoquées plus haut. Le second, effectué en 2023, est venu compléter et uniformiser le fonds. Cet ensemble totalise 41 mètres linéaires.
Les documents cotés de 912 537 à 550 faisant l'objet de ce répertoire sont issus d’une opération de récolement des fonds des communes mixtes d’Algérie. Au terme de ce récolement plusieurs localités ont été isolées de manière à être traitées par lots. Durant cette phase une partie du fonds déjà classé de la préfecture de Médéa a été retrouvée et un rattachement a pu être opéré.
Le classement de ce fonds de 13 cotes vient compléter celui classé préalablement par Isabelle Chiavassa, conservateur en chef aux ANOM. Les dates extrêmes s’étendent de 1887 à 1961 et à partir de 1956 il faut se reporter aux archives de la préfecture de Médéa.
Les archives de ce fonds se réfèrent aux parties du premier classement, notamment les affaires ayant trait aux domaines de compétences de la sous-préfecture (affaires du cabinet, un dossier relatif aux affaires de la commune mixte de Boghari, la gestion des armes à feux, l’exploitation de cafés maures et la coordination des transports).
Des dossiers visent à informer le sous-préfet des activités des confréries religieuses, ainsi que l’organisation de pèlerinages à La Mecque entre 1950 et 1953. Un autre, offre des renseignements sur les activités rebelles, étroitement surveillées. Deux dossiers relatifs aux affaires militaires concernent les emplois réservés aux anciens combattants et la réglementation liée au ravitaillement.
Les quatre dossiers restants concernent les personnels des bureaux et les caïds.