Les documents faisant l'objet de ce répertoire sont issus, pour leur grande majorité, de la commune mixte de Takitount. Quelques dossiers proviennent de l'institution qui lui a succédé, la sous-préfecture de Kerrata, dossiers qu'il a semblé plus simple et plus logique de maintenir dans ce fonds,...
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Les documents faisant l'objet de ce répertoire sont issus, pour leur grande majorité, de la commune mixte de Takitount. Quelques dossiers proviennent de l'institution qui lui a succédé, la sous-préfecture de Kerrata, dossiers qu'il a semblé plus simple et plus logique de maintenir dans ce fonds, plutôt que d'introduire une séparation avant et après 1957. Par ailleurs, certaines pièces (issues des centres de colonisation ou des opérations du séquestre collectif consécutif aux insurrections de 1871) sont antérieures à la constitution de la commune mixte et proviennent de l'ancien bureau arabe de Takitount. La tranche chronologique est donc assez large et recouvre presque un siècle, de 1875 à 1961.Vaste circonscription à la physionomie très accidentée, limitée au nord par le massif du Babor et le pic des Tamesguida , à l'est par les contreforts des Ouled Adouane, Takitount est une partie intégrante de cette petite Kabylie dont elle est la pointe orientale, immédiatement voisine des pays arabes et des hauts plateaux de la région de Sétif. Outre une identité géographique très marquée, montagneuse et difficile d'accès, Takitount présente un territoire composé essentiellement de sociétés berbères, aux tribus dotées de règles juridiques propres. Cette région, enfin, fut de tout temps un foyer d'indépendance, particulièrement lors des insurrections de 1871 (dont les tribus des Amoucha furent partie prenante) qui, après avoir touché l'ensemble de la Kabylie, eurent des conséquences durables notamment par la confiscation de terres aux tribus, remises au service de la colonisation.Jusqu'alors territoire militaire constituant le Bureau arabe de Takitount, la commune mixte est créée par arrêté gouvernemental du 25 août 1880. Dépendant initialement de l'arrondissement de Bougie, elle est ensuite rattachée à l'arrondissement de Sétif par décret du 19 février 1902. Le siège de cette commune mixte connut des transferts successifs, de Takitount à Amoucha d'abord, d'Amoucha à Périgotville ensuite. Entretemps, les opérations du Sénatus consulte de 1863 ont permis de diviser les tribus en douars : ainsi, la tribu du Babor est partagée entre trois douars, Babor, Arbaoun et Serdj-el-Ghoul, celle des Ouled Salah devient le douar Oued Berd, tandis que la plupart des autres douars reprennent le nom de l'ancienne tribu, l'ensemble formant un total de quinze douars dirigés chacun par un caïd assisté d'une djemaa. Ce dispositif se complète enfin par la création des centres de colonisation de Périgotville en 1891 et de Chevreul en 1897. L'ensemble de la commune mixte couvre un espace assez vaste (100 000 hectares) et englobe une population musulmane dans son écrasante majorité : au recensement de 1937, 53000 musulmans coexistent avec 600 français européens, regroupés dans les centres de Chevreul, de Kerrata et de Périgotville. L'unité de cette commune est assurée par un administrateur et par deux adjoints nommés par le Gouverneur général, l'un de ces adjoints étant détaché à partir de 1902 au centre de Kerrata. Ce fonctionnement perdure pendant plus de 70 ans, jusqu'à la suppression générale des communes mixtes par décret en 1957. La commune mixte de Takitount fait alors place à la sous-préfecture de Kerrata, érigée par décret du 20 mai 1957 ; toutefois l'administrateur reste en fonction jusqu'en novembre 1957 et est ensuite délégué dans les fonctions de sous-préfet avant la nomination du premier sous-préfet le 1er août 1958. Courriers et rapports sont dès lors émis sous le timbre du sous-préfet et signés par lui. Doté d'une ouverture maritime, cet arrondissement recouvre la moitié nord de l'ancienne commune mixte ainsi qu'une partie de la commune mixte voisine d'Oued-Marsa. Le nouvel arrondissement comprend dès lors 13 communes, créées en remplacement des anciennes unités administratives - centres de colonisation et douars - et dotées des mêmes attributions qu'en métropole.