Classement - Isabelle Chiavassa, conservateur en chef
Le fonds concerne pour l'essentiel la période de la guerre d'Algérie, époque où Bou Saâda était devenue une sous-préfecture. Les papiers de l'époque de Bou Saâda en qualité de commune mixte sont moins nombreux. L’aspect le plus original de...
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Classement - Isabelle Chiavassa, conservateur en chef
Le fonds concerne pour l'essentiel la période de la guerre d'Algérie, époque où Bou Saâda était devenue une sous-préfecture. Les papiers de l'époque de Bou Saâda en qualité de commune mixte sont moins nombreux. L’aspect le plus original de ce fonds est son apport précieux sur la question des élites indigènes - question qui perdure avant et après la transformation de la commune mixte en sous-préfecture-, à travers les écoles coraniques, les zaouïas et les trois grandes familles notables, à partir de 1921 et surtout de 1949, et jusqu'en 1959. Ces familles qui fournissaient des caïds - familles Kacimi, Tounsi et Nadir - exerçaient localement une grande influence à la fois politique et religieuse. Pour l'étude de ce milieu, il conviendra de combiner des éléments des chapitres Culte musulman, Police (pour les élites distinguées par les autorités en 1958) et Politique. Une visite du cadi de Tombouctou dans les années 1950 fut particulièrement surveillée par les autorités. Le fonds documente aussi la guerre d'Algérie, non seulement dans son aspect événementiel, mais aussi sur l'état d'esprit, l'opinion des populations. Ces archives montrent que la guerre était fort active dans cette région, bien qu'elle semble un peu éloignée des grands centres. Elles renseignent également sur les assignés à résidence, avec la série des internements puis des libérations : Bou Saâda abritait un CTT (camp de transit, puis centre de triage et de transit). Il n'existe toutefois pratiquement aucun document après l'année 1960 : l'année 1961 n'est représentée, hormis une statistique sur les étrangers, qu'à la rubrique rapports d'activité (des services et des Renseignements généraux), et aucun papier n'est conservé pour l'année 1962. Les rapports des services à l'administrateur puis au sous-préfet (1955-1961), ainsi que ceux des Renseignements généraux centrés sur l'état d'esprit (1958-1961) représentent un matériau riche pour l'historien. L’activité administrative courante de toute commune mixte et de toute sous-préfecture d'Algérie apparaît aussi dans ces dossiers, avec notamment les maisons de tolérance, les réclamations des populations pour le ravitaillement pendant la seconde guerre mondiale, et des dossiers d'aghas, de caïds et de bachaghas de 1917 à 1956. En matière de surveillance des partis politiques indigènes enfin, les dossiers couvrent la période 1918-1958, notamment avec un événement, le camp de jeunesse organisé en 1954 par l'Union démocratique du manifeste algérien.
Classement 2023 - Alexandra Buccino, archiviste (GRAHAL)
Le fonds couvre toute la période d’existence de la commune mixte (1914-1956) jusqu’à ce qu’elle devienne une sous-préfecture. L’ensemble des archives de Bou Saâda s’étend jusqu’à 1961.
Le premier inventaire a permis de distinguer plusieurs grands blocs correspondants aux thématiques évoquées plus haut. Le second, effectué en 2023, est venu apporter des éléments complémentaires au fonds. Cet ensemble totalise 6,72 mètres linéaires.
Les documents cotés de 9126 118 à 125 faisant l'objet de ce répertoire sont issus d’une opération de récolement des fonds des communes mixtes d’Algérie. Au terme de ce récolement plusieurs localités ont été isolées de manière à être traitées par lots. Durant cette phase une partie très succincte du fonds déjà classé de la commune mixte de Bou Saâda a été retrouvée et un rattachement a pu être opéré.
Pour la poursuite de ce classement effectué en 2023 l’ensemble est apparenté à de l’administration générale, tandis qu’un seul dossier concerne le personnel communal.
Les dossiers varient de l’un à l’autre avec, pour commencer, un dossier concernant le comité du souvenir français de Bou Saâda, ainsi que sur le réseau des transmissions téléphoniques. Les archives s’articulent également autour de quelques affaires courantes traitées par l’administrateur, de l’impôt et des subventions relatives au chômage, l’érection d’un monument aux morts et enfin la gestion des tenues pour les cavaliers et les chaouchs.
Le dossier concernant le personnel est consacré au suivi de carrière des caïds.